jeudi 17 décembre 2015

L'Ubérisation

Une lectrice m'a posé quelques questions :

- AnonymX est-il un cyber-polar sur l'ubérisation ?

Bien que le mot ne figure pas encore dans les dictionnaires de la langue française le terme est utilisé partout.

Je définirais l'Ubérisation comme la mise en relation, moyennant la confiance, d'un grand nombre de participants, se rendant service mutuellement.

Cette collaboration trouve son origine dans les relations d’entraide entre proches, voisins, membres d'un même groupe. Aujourd'hui ces participants peuvent échanger des services à l'échelle planétaire. Les implications de ces nouvelles formes d’interaction sont énormes.

Au-delà de l'intrigue, AnonymX présente un monde totalement transformé par les objets inter connecté, l'économie collaborative, l'ubérisation. Pour le bonheur et pour le pire.

- Y a-t-il des effets visibles de ces phénomènes ?

Oui. Premièrement l'instantanéité : personne n'a la patience d'attendre plus de trois jours la livraison d'un colis ou l'obtention d'une information. On n'imagine même plus ne pas être en contact constant avec nos proches. Lors des attaques du Bataclan les portables sonnaient à l’unisson dans une salle sans vie.

Ensuite la disponibilité de tout, partout, tout le temps ; la recherche Wikipédia, l’œuvre classique libre de droit, l'achat on-line avec comme corollaire le changement de notre rapport à la mémoire. Troisièmement d'autres types d’interactions sociales. À l'instar du drapeau tricolore sur la photo du profil Facebook lors des attentats du 13 novembre. Plus rapides, plus réactives elles sont partagées par le grand nombre et non soumises à l'injonction politique. L'adhésion se fait par la libre implication de chacun. Avec une plus grande spontanéité.

La façon dont on travaille sera à jamais transformé. Puisque ubérisation vient d'Über, quel chauffeur de taxi consacrerait des années d'apprentissage pour connaître les rues de la ville quand le GPS le met à égalité avec les meilleurs cartographes. La possibilité d’organiser soi-même son emploi du temps, répondant au plus près des besoins des participants les multinationales verront leur influence décroître.

- AnonymX serait-il optimiste ?

Jusqu'à un certain point. Je faisais déjà la remarque que la new-tech comporte deux tendances. D'un côté la gratuité. D'un autre côté la masse de donné créée, le Big Data mettant très mal à l'aise. Les aberrations décrites dans AnonymX nous mettent tous en garde. C'est pour cette raison aussi, que j'ai voulu ce cyber-polar facile à lire, crédible. Comme on dit : le prix de notre liberté est une vigilance de tout instant. AnonymX est vigilant aussi.

vendredi 4 décembre 2015

Trois semaines déjà

   Trois semaines jour pour jour après le 13 novembre, Paris reprend ses habitudes. Enfin, presque. Le café La Bonne Bière a rouvert. Les rues sont nettoyées de la cire fondue. Pourtant les affiches seront conservées par conditionnement spécial. La mémoire persiste.



   Il n'est pas besoin d’être historien pour réaliser que 13 novembre représente un évènement majeur. Mais comment on parlera de lui ? Le 11 septembre, la construction du mur de Berlin, l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand bien que d’ampleurs différentes ont tous impulsé des nouvelles étapes. D'autres événements plus discrets ont pu bouleverser la physionomie de la planète. Je pense surtout aux innovations en continu depuis un demi-siècle en génétique, en nouvelles technologies.



   Déjà les portables permettant de tracer à la seconde, le passeport biométrique et l'enregistrement de tout déplacement sur la planète sont des vieilles réalités. Désormais les algorithmes de prévision utilisant le Big Data peuvent prédire des comportements à risque. La création d'un super-satellite pour la surveillance de la planète, fonds d'Océans inclu, marque l'auto-monitoring de la Terre. Ce degré de précision pouvant même découvrir les épaves des navires coulés au long des siècles il est à parier qu'en on trouvera des utilisations diverses. Pas uniquement dans une perspective écologique.



   AnonymX, écrit milieu 2015, part de ces innovations qui existent pour imaginer l'impact sur la société entière. Malheureusement le 13 novembre est arrivé et cela confirme mes anticipations : la société sécuritaire totale est désormais lancée.



   Avis aux comploteurs pourtant: je ne suis pour rien dans les attentats mais si Anomymous a déclaré la guerre à Daesch et fermé quelque 6000 sites djihadistes, AnonymX ferait de même.



   Lisez AnonymX et observons ensemble les changements parfois imperceptibles, parfois plus marqués, de la société. J'attends vos avis.

jeudi 26 novembre 2015

Pourquoi le terrorisme ne peut pas gagner et pourquoi il faut pourtant agir



    On a souvent soutenu que la lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée. La bataille contre l'idéologie islamiste, elle, ne peut assurément pas l'être. Mais je continue de soutenir le contraire : le terrorisme peut être vaincu. Tout en gardant à l'esprit qu'il y a une condition avec laquelle il a des chances de l'emporter. Mais même dans ce cas la terreur est toujours une victoire à la Pyrrhus, une victoire détruisant tout autour.

    Qui souffre en premier des attentats ? Des études sérieuses impulsées par l’école de Chicago arrivent à la même conclusion : les personnes utilisant chaque jour les transports en commun sont les plus susceptibles d'en être affecté. Le 13 novembre la jeunesse, pour une grande part, sortie prendre un verre, écouter de la musique en fut la victime. Il paraît évident, pour prendre cet exemple, que posséder une résidence secondaire à la campagne prémunit contre des attaques perpétrées généralement en grandes agglomérations.

    Historiquement ensuite, aucun mouvement terroriste n'a infléchi de manière profonde le cours des événements. Depuis le Moyen Âge pour le moins. Les anarchistes, les sectes en tous genres ont toujours effrayé pour disparaître dans une condamnation totale par l'opinion publique. Encore une fois, cela n'enlève rien à la désolation que la terreur répand auprès des victimes et proches. Mais la méga-attaque du 11 septembre, elle-même, n'a pas provoqué l'effondrement de la bourse et de l'économie américaine. Et mondiale.


    L'opinion comme quoi il est impossible de vaincre le terrorisme me fait penser aux royaumes nord-africains. Les Barbaresques sillonnaient la mer Méditerrannée à la recherche de navires à saisir. Ils sont allé aussi loin que les côtes irlandaises. En cas de capture la cargaison était pillée et l'équipage était soit vendu comme esclave soit rachetée par les Européens. Ainsi prit naissance une pratique de rançon. Elle fut acceptée par tout le monde. Les commerçants avaient tous intégré le risque de la rançon dans leurs calculs, avant le départ en mer. Les Barbaresques formaient ainsi des véritables régimes assimilés à des kleptocraties jusqu’à la fin du 19ème siècle. Ces pratiques ayant duré plusieurs siècles, étaient considérées comme immuables. Pourtant elles furent arrêtées par l'imposition d'un droit naissant international.

    Il est possible de soutenir que le terrorisme gagne à une seule condition : que les pratiques soient acceptées par les victimes et par les bourreaux. Éventuellement les premiers espérant prendre leur revanche. Pourtant le terrorisme provoque plus de dégâts quand ses vues sont acceptées par une minorité. Ou excusées pernicieusement. Charlie Hebdo avec les « oui, mais ils l'ont cherché... » ont contribué à faire le lit du 13 novembre. Notre aveuglement fut total. Comme fut l'effet surprise de ce deuxième hyperattentat réussi en l'espace de seulement onze mois.


    Il faut rester optimiste et agir. Résilient aussi. Par sa cruauté intrinsèque mais aussi par l'impossibilité où il se trouve de gagner l'opinion publique, le terrorisme ne peut pas gagner. Le fait que le 11 septembre américain ne s'est pas reproduit en est encore une preuve. Mais paradoxalement cela doit nous pousser à plus d'action car il se nourrit de notre inattention. Eh oui, parfois de notre insouciance, dont on reproche tant aux Français. Que les terroristes ne changent rien c'est aussi un leurre : car des deux côtés de l'Atlantique, dans le monde entier, une certaine innocence est perdue. Nécessairement.


    Une chose est certaine : ce que les terroristes voient comme hautement valeureux n'est en réalité que le retour à une animalité que, depuis longtemps, l'être humain refuse. Et cela devrait aussi nous faire espérer que ces vestiges d'un monde ultraviolent, disparaîtront par une coalition planétaire.




lundi 23 novembre 2015

Déclaration d'AnonymX

AnonymX
(extrait)

 

 Ils ne pouvaient plus risquer la mort d'autres innocents. Paul prépara une déclaration sur-le-champ.

« En vertu du statut de notre association d'hackers libres et non violents, liberté et non-violence que nous considérons comme principes de vie inviolables,

En vertu de notre droit de punir et de pardonner virtuellement quiconque viole les principes de vie,

En vertu de la mémoire illimitée et infinie à laquelle nous avons accès, pour des faits particulièrement graves de black hacking ayant comme objectif l'assassinat de plusieurs centaines de personnes connues jusqu'à ce jour, décidons que l'avatar Hakill, de nom réel inconnu, de code ADN inconnu, qui a comme identité internet IP 172 16 254 1 ou 10101100 00010000 11111110 00000001

est banni à jamais de l'espace virtuel à partir de la seconde suivant la publication de cette décision. Nous le faisons animés du désir supérieur de faire cesser immédiatement son activité, pour éviter de nouveaux crimes.

Nous n'oublions jamais, nous sommes légion, nous sommes partout. »





   Paul présenta la lettre à la communauté AnonymX qui la valida à une écrasante majorité. Chaque membre l'envoya sur les réseaux sociaux de son choix et en moins d'une demi-heure, la déclaration avait touché des millions de citoyens. La seconde après la publication, Hakill, dont l'identité réelle restait encore à découvrir, perdit son existence numérique. Il était condamné à mort, pour ainsi dire. AnonymX avait mobilisé quelques centaines de terra octets qui avait vidé l'ordinateur de Hakill de toute ses informations. Ils l'avaient ensuite noyé dans une masse de junk mail qui le rendait inopérant. Pour s'assurer de l'innocuité de Hakill, ils avaient brouillé le décodeur génétique, si bien que... http://www.amazon.fr/gp/product/B013WP9D66/ref=s9_simh_gw_p351_d0_i1?pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_s=desktop-1&pf_rd_r=08SP3ZEVP4598FQ8FJJ1&pf_rd_t=36701&pf_rd_p=577191267&pf_rd_i=desktop

vendredi 20 novembre 2015

L'esprit du 11 janvier


  
 Par temps de sécheresse, les tribus amérindiennes avaient comme habitude de se rassembler, au signal convenu, au milieu du village. Faisant cercle autour du chaman, ils regardaient avec espoir la danse de la pluie. Ce rituel, que les chefs du village assuraient l'utilité, était obligatoire. Le membre qui aurait lancé la moindre critique était rendu coupable de l'échec du rituel. Un enfant qui avait remarqué qu'une année avant la pluie n'était pas arrivée, fut immédiatement réprimandé par l'ensemble de la tribu. Son grand-père déjà, avait réalisé cela, mais avait renoncé depuis longtemps à faire de telles remarques de peur de ne pas être abandonné dans le désert.



    Le chaman, élu parmi les membres du village, était supposé voyager dans l'au-delà et faire des miracles. Il prévoyait même l'avenir. C'était un très vieux chaman. Il avait fait toute sa carrière politique, comme on dit aujourd'hui, sur ces thèmes. Il avait bien sûr remarqué que cela marchait rarement. Mais quelques fois des voyageurs venus de loin lui apportaient la nouvelle d'une humidité ailleurs. Il convoquait immédiatement l'assemblée pour le rite. Le reste du temps, il trouvait facilement un bouc émissaire : soit le rite avait été perverti par un mauvais geste, soit par un mauvais regard, soit, et cela marchait à tous les coups, par la mauvaise pensée d'un membre.



    "Alors, se demandait l'enfant, si la pluie ne vient pas, ses méthodes ne marchent pas". Il avait entendu ce mot « méthode » chez un cow-boy ayant séjourné parmi eux. Il lui avait soufflé qu'il aimait beaucoup la danse de la pluie de point de vue musical, mais qu'il existait une science pour prévoir la météo. Une autre pour trouver de l'eau. Son père avait discuté longtemps avec le cow-boy. Si vous ne faites rien une sécheresse encore plus terrible vous frappera plus fortement, avait-il prédit.



    Le père avait demandé un entretien avec les vieux du village. Après l'avoir écouté avec une certaine appréhension, ils demandèrent de consulter le chaman. Celui-ci écouta attentivement tout le monde. Il ne comprenait pas où il en voulait venir. De toute manière, les villageois ont besoin des mots de réconfort. Souvent, les esprits me donnent les paroles qu'il faut pour apaiser. Le premier chef qui, lui, comprenait que sa place était en jeu approuva. La météorologie n'est pas pour nous. Et pour l'instant, il faut calmer la tribu. Ils écartèrent rapidement l'intrus et ils convoquèrent un nouveau rituel en urgence. Le père avec sa famille fut écarté de la cérémonie, car ils pouvaient tout corrompre. Le père et toute sa famille avaient compris. Ils plièrent bagage et s’exilèrent loin, près d'une rivière.



    De temps en temps des voyageurs de passage leur rapportaient la présence des ruines d'un village plein d'ossements.



jeudi 29 octobre 2015

Courte histoire de l'argent - le bitcoin.

                              AnonymX
                                    ( extrait ) 
- Pouvez-vous effectuer le règlement en bitcoins ?...
- De toutes les époques, la monnaie fut constituée de diverses manières : les coquillages rares à l'intérieur des terres, les pierres rares dans le Pacifique et bien sûr, les métaux. Un exemple frappant était l’île de Yap, où l'on taillait des gros ronds de pierre, parfois de plusieurs centaines de kilos. On les transportait ensuite en pirogues sur des distances énormes, jusqu'à quatre cent cinquante kilomètres. La grosseur de la pièce signifiait ensuite la richesse, liée au rang du possesseur.
- Difficile pour régler une addition. Une telle monnaie conviendrait parfois à ma femme. Ça éviterait les dépenses inutiles.
- C'est pour cela aussi que le métal s'imposa, résistant, et facile à transporter. À l'origine, la valeur de la monnaie se confondait avec la valeur effective du métal : il fallait un métal rare pour justifier cette valeur. On trouve des pièces en cuivre, en fer et bien sûr en or et argent. Ainsi, le poids de la pièce en or correspondait à la valeur inscrite. Aisé à stocker, des pénuries de monnaie pouvaient apparaître même dans les royaumes les mieux pourvus. Tout cela à cause de la thésaurisation.
- Mais il existait aussi des excès d'or provenant des Amériques, provoquant l'inflation des prix.
- Exact, c'était la circulation monétaire qui était déficiente. Ainsi très tôt, on se rendit compte que si l'on indiquait le même chiffre sur une pièce plus légère, on pouvait tromper aisément la foule. Des rois allèrent jusqu'à limer la circonférence de toutes les pièces du royaume afin d'en faire des nouvelles. Mais l'invention majeure fut l'apparition du papier-monnaie, qui permettra de dissocier la valeur facile de la valeur réelle du billet. Au vingtième siècle encore, on pouvait exiger pour chaque billet de banque son équivalent en or.
- Personne n'en faisait la demande.
- Ou bien très peu. Heureusement, car si beaucoup de monde le faisait, ils se seraient rendu compte que l'or n’était pas suffisant pour couvrir le nombre de billets en circulation. Le système entier reposait sur la confiance, qui rendait inutile cette requête. Ainsi chacun détenait une monnaie dont la valeur réelle était inconnue de tous, pour ainsi dire. La tentation à imprimer des billets par les banques centrales n'en était que plus grande, ce qui se fit à plusieurs reprises, avec le même résultat : des inflations à répétition, certaines galopantes, allant jusqu’à un million de chiffres. La cotation en continu de la monnaie d'aujourd'hui, bien que diminuant le risque d'une telle manipulation, ne l'élimine pas tout à fait.
- Il n'y a pas d’équivalent à l'or mais alors l'étalon, ce serait l’activité économique exprimée dans le taux d’intérêt, n’est-ce pas ?
- Les banques ont souvent manipulé ce taux d’intérêt pour freiner ou augmenter la quantité monétaire. C'est pour pallier à cela que le bitcoin fut conçu vers la fin du vingtième siècle. Comme argent indépendant du pouvoir central. Comme le nom l'indique, c'est une monnaie créée en bits informatiques. La quantité en circulation ne peut être modifiée par aucune autorité gouvernementale. Son émission est réglée par un algorithme immuable. De plus, il y a une limite supérieure qui ne peut être dépassée, quoi qu'il arrive. Tout ce qui change est le rythme de la création monétaire, l’œuvre des mineurs virtuels, et bien sûr sa valeur en monnaies nationales. Les mineurs, ce sont des personnes physiques qui cherchent des bitcoins informatiques. Ces mineurs sont très actifs quand la valeur du bitcoin est haute, générant une grande quantité de monnaie en circulation, et faisant ainsi baisser sa valeur. Quand la valeur baisse, ils cherchent moins de bitcoins, ce qui provoque une hausse. Encore une fois : la quantité certaine maximum, quelques milliards en tout, ne sera jamais dépassé.
- Ce qui élimine l'inflation.
- Parfaitement. Pourquoi les hackers préfèrent le bitcoin ? Parce qu'ils savent qu'un algorithme est incorruptible, il ne tombe pas amoureux et il répond toujours de la même manière à quiconque, peu importe son grade.
Ils continuèrent ainsi pendant une demi-heure, quand Paul fut interrompu par un important message d'AnonymX.

mercredi 21 octobre 2015

Billet AnonymX-De l'inutilité de Wikipédia


Lors d'une promenade par une chaude soirée d'été, je suis passé devant un arbuste aux petites feuilles, vert profond, aux fleurs d'un très beau bleu. J'avais été saisi longtemps à l'avance par le parfum délicat et tellement exotique qu'il dégageait. J'ai attrapé par réflexe mon portable afin d'en apprendre plus sur l'origine de cette plante. Mais comment lancer une recherche d'après une odeur ?

Wikipédia n'était pas pour la première fois inutile. Et sur Google pour lancer une recherche il fallait le mot. Pas l'odeur, pas le goût, pas l'air de musique. Le mot... le langage.

J'en fus frustré par ce manque d'instantanéité mais finalement bien décidé d'en trouver ma réponse. Je commençai par contacter plusieurs fleuristes. D'abord dans mon quartier. Quelques-unes furent incapables de m'en dire plus. D'autres me suggérèrent de fausses pistes. Quand finalement un fleuriste de l’Île de la Cité m'a donné une indication claire je sus que c'était la vraie. Depuis Pierre est devenu mon fleuriste favori.

Cette histoire exemplifie bien la situation paradoxale de la nouvelle économie qui est en train d'émerger. Comme remarquait une amie il semble que ce qu'elle nous donne, la new-tech nous le reprend par la quantité presque illimitée de données personnelles. Effrayant. Pourtant il faut l’apprivoiser. En être lucide.

Le gain du temps qu'elle permet n'enlèvera jamais de la qualité humaine de contacts. L'odorat, le goût les derniers bastions de notre indépendance, au même titre que le sens de la musique, de l'art ne pourront jamais être informatisés. Il est à espérer qu'ils seront encore plus développés dans le futur. À quelques conditions. Quelques unes décrites dans l'AnonymX. Saurons nous éviter ces horreurs possibles ?

La plante en question est le céanothe, un arbuste de la famille des lilas qui nous vient de la Californie. Comme la Silicon Valley. Mais cela est probablement un simple hasard.

jeudi 15 octobre 2015

Billet AnonymX- La maison intelligente


Imaginez une maison où personne d'autre que vous ne peut entrer. Imaginez une maison qui peut créer une atmosphère lumineuse, mettre de la musique en fonction des vos goûts, établir la température idéale, préparer votre bain, vous informer de l'état de vos réserves et commander vos produits de base. Plus encore imaginez une maison intelligente qui garde en mémoire toutes vos mesures de santé, pendant toute votre existence. Vous l'avez très bien imaginée car elle existe presque. Serait-elle désirable ?

Imaginez maintenant que ces données sont cueilli et connues par vos assureurs qui profitent pour vous exiger des mensualités en fonction de votre risque. Le calcul de la morbidité existe depuis longtemps. Il sera seulement plus poussé. Big data oblige. Un monde effrayant ? Les multinationales d'AnonymX ont certainement dépassé des limites imaginables.

Pourtant rien de ce que l'homme invente n'est dépourvu de danger : imaginez l'hécatombe d'accidents de la route avant la généralisation de la voiture autonome, sans chauffeur. D'accord ! Là, je n'anticipe pas assez. Allons à l'autre extrême de la frise du temps : la maîtrise du feu a permis la flèche. Qui a assuré une meilleure alimentation. Qui a développé un peu plus le cerveau. Qui a permis plus de temps pour d'autres activités. Et ainsi de suite...

Il serait vain et suicidaire d’interdire l'oxygène sous prétexte qu'il entretient des incendies. De la même manière interdire innovations serait priver l'humain de ce qui l'a amené jusqu'à aujourd'hui.

On ne connaît pas de société ayant disparu par trop d'inventions. Mais les bouleversements actuels déstabilisent la plupart. Et de plus en plus on réalise qu'une société se meurt non pas à cause des inventions mais par des institutions mal adaptées et qui, pour certaines, risquent de ne pas résister à ce feu, cette seule force réellement disruptive : l'action humaine.

vendredi 9 octobre 2015

Billet AnonymX

  
   Un lecteur, que je remercie chaleureusement,  m'a demandé par mail comment et pourquoi j'écris. J'essaierais de lui faire un court billet. 

    Demander pourquoi on écrit est un peu comme comprendre comment on marche. Et ce n'est pas une mince affaire d'expliquer comment on marche : il y a les os, les muscles et  l'énergie nécessaire, il y a le sens de l'équilibre, le tout coordonné par le  système nerveux avec le cerveau avec à peu près un million de milliard de connexions. 

   Ainsi de l'écriture qui est une continuation des idées, qui elles, sont infinies. L'écriture bien que difficile s'est imposée à moi par les idées qui se bousculaient dans ma tête. Donc demander pourquoi on écrit sur une chose plutôt que sur une autre, c'est déjà s'approcher un peu plus de la source de nos préoccupations. 

   J'ai toujours considéré que prévoir le futur était plus important qu'expliquer le passé. Sauf qu'il y a un hic ! De celui-ci je me suis rendu compte assez tard, à savoir que pour prévoir l'avenir il faut connaitre le passé. N'envisager que le futur et on entre dans un excès d'optimisme. N'étudier que le passé et l'on sombre dans le désespoir car les exemples de catastrophes, surtout en Europe, ne manquent pas. 

   Quoi qu'il en soit on assiste dans le présent à ce que certaines nomment une nouvelle révolution. Mais à l’instar de celle qui nous a amené jusqu’à aujourd'hui, parmi la myriade d' invention, une va marquer la société tout entière de manière prépondérante. C'est pour cela que dans AnonymX il y a une qui déterminera des enchainements sociaux majeurs. Moi, qui ai une formation d'économiste, je sais qu'on s'étonne de ce qu'on ne peut mesurer l'impact de la new tech. Mais pourra-t-on jamais le faire pour le temps que l'on gagne, pour l'accessibilité en temps réel, pour l'instantanéité ? Cela a déjà changé nos perceptions. Car de cela il s'agit aussi, on ne choisit pas un nouveau gadget mais un nouvel état d’esprit : le plus cool possible. 

   Ce sont ces préoccupations qui m'ont poussé à écrire ce cyber-polar que j'ai voulu crédible, en tout cas possible et que certains excès je voudrais ne jamais voir arriver.

Cordialement, 

Alain Kolb