Lors d'une promenade par une chaude
soirée d'été, je suis passé devant un arbuste aux petites
feuilles, vert profond, aux fleurs d'un très beau bleu. J'avais été
saisi longtemps à l'avance par le parfum délicat et tellement
exotique qu'il dégageait. J'ai attrapé par réflexe mon portable
afin d'en apprendre plus sur l'origine de cette plante. Mais comment
lancer une recherche d'après une odeur ?
Wikipédia n'était pas pour la
première fois inutile. Et sur Google pour lancer une recherche il fallait le mot. Pas l'odeur, pas le goût, pas l'air de musique. Le mot... le langage.
J'en fus frustré par ce manque
d'instantanéité mais finalement bien décidé d'en trouver ma
réponse. Je commençai par contacter plusieurs fleuristes. D'abord
dans mon quartier. Quelques-unes furent incapables de m'en dire plus.
D'autres me suggérèrent de fausses pistes. Quand finalement un
fleuriste de l’Île de la Cité m'a donné une indication claire je
sus que c'était la vraie. Depuis Pierre est devenu mon fleuriste
favori.
Cette histoire exemplifie bien la
situation paradoxale de la nouvelle économie qui est en train
d'émerger. Comme remarquait une
amie il semble que ce qu'elle nous donne, la
new-tech nous le
reprend par la quantité
presque illimitée
de données personnelles.
Effrayant. Pourtant il faut l’apprivoiser. En être lucide.
Le gain du temps qu'elle permet
n'enlèvera jamais de la qualité humaine de contacts. L'odorat, le
goût les derniers bastions de notre indépendance, au même titre
que le sens de la musique, de l'art ne pourront jamais être
informatisés. Il est à espérer qu'ils seront encore plus
développés dans le futur. À quelques conditions. Quelques unes
décrites dans l'AnonymX. Saurons nous éviter ces horreurs
possibles ?
La plante en question est le céanothe,
un arbuste de la famille des lilas qui nous vient de la Californie.
Comme la Silicon Valley. Mais cela est probablement un simple hasard.
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